L’éthique, quête des Fermes d’avenir
En France, l’association Fermes d’avenir œuvre pour le développement de la permaculture et de l’agro-écologie afin de prendre soin de la terre et des hommes en partageant équitablement les ressources.
L’agriculture a connu plusieurs grandes révolutions depuis sa découverte par l’humanité, marquant, en partie, le passage du paléolithique au néolithique. La diversification des cultures et des élevages a permis la richesse alimentaire ; la mécanisation et l’intensification ont permis de répondre à la pression démographique de l’espèce humaine. Cependant, une nouvelle révolution agricole voit le jour. Elle souhaite remettre de la raison et de l’éthique dans les modes de production, de distribution et de consommation. Elle cherche également à permettre aux écosystèmes de retrouver leur équilibre. Le réseau Fermes d’avenir est un acteur français de ce renouveau de l’agriculture, prônant le bien-être des hommes et de la nature. Créé en 2013 par Maxime de Rostolan, président de l’association, l’association Fermes d’avenir s’est développée conjointement au projet de la ferme de la Bourdaisière, en Indre-et-Loire, à Montlouis-sur-Loire. En compagnie de Claire et Gildas Verdet, tous deux diplômés de l’université populaire de Permaculture et de plusieurs maraîchers salariés ou saisonniers, la ferme de la Bourdaisière évolue par leurs soins constants. A partir de ce projet initial, le réseau Fermes d’avenir va s’étendre à plus de 38 structures en 2017.
Pas le temps de tout lire ? Découvrez cette association en 1 minute
La multiplication des actions
Le réseau Fermes d’avenir accueille de nombreuses initiatives. Une structure souhaitant rejoindre le réseau doit signer une charte avec une volonté de transparence et être déjà labellisée AB (bio) ou être en conversion. La charte permet, entre autres, de repérer efficacement les fermes remarquables, d’accueillir des volontaires, de participer à des séminaires et des formations thématiques. Elle encourage notamment à l’utilisation d’outils innovants et performants tout en étant respectueux de l’environnement. Les circuits commerciaux adaptés tels que les marchés, paniers, magasins locaux sont privilégiés. La transparence est aussi un enjeu important avec la publication régulière des données-clés de la structure sur le site du réseau Fermes d’avenir. Elle permet l’utilisation d’un label et la recherche de nouveaux partenaires. Cependant, les fermes restent autonome et libres de leurs orientations. Le réseau offre une visibilité aux différentes structures auprès des journalistes, des politiques, de l’entrepreneuriat et de la restauration. De plus, l’association a mis en place un réseau social à destination des acteurs des Fermes d’avenir. Celui-ci permet aux personnes intéressées par l’agro-écologie de diffuser des annonces, de partager son expérience et ses besoins auprès des 2 000 membres. Véritable catalyseur, il a permis plus de 500 rencontres concrètes et le début de beaux projets.
La ferme alimente la science
L’association a souhaité inscrire le projet de la ferme de la Bourdaisière dans un cadre scientifique, ainsi de nombreuses données sont récoltées afin d’alimenter l’Institut national de recherche agronomique (INRA) ou d’autres instances scientifiques. Ils forment ainsi un comité scientifique pour suivre ce projet. L’évolution de cette ferme est documentée via un protocole scientifique. Le but recherché étant la démonstration de la viabilité de ce projet avec, en ligne de mire, un essaimage de celui-ci. Les Fermes d’avenir deviennent précurseures par l’innovation qu’elles produisent. Elles se sont appuyées sur les recherches et inventions d’Eliot Coleman. Ce maraîcher américain s’est inspiré des outils du XIXe siècle pour concevoir de nouveaux outils. Les Fermes d’avenir ont elles aussi innové par une cave enterrée, une serre mobile et une serre bioclimatique mobile. L’association reçoit des aides précieuses de l’extérieur avec la mise à disposition d’outils. Au final, ces initiatives permettent la découverte de nouvelles façons de gérer une ferme.
Un acteur de l’ESS
Grâce à ses modes de financement, son engagement social et ses circuits de distribution, le réseau Fermes d’avenir s’inscrit pleinement dans l’économie sociale et solidaire (ESS). Elle accueille et forme des bénévoles au métier de Payculteur. Ce nouveau métier, issu de l’expérience acquise par l’association, rassemble plusieurs compétences pour entreprendre, dynamiser et fédérer autour d’un projet d’agro-écologie et de permaculture. Par l’accueil de jeunes en service civique, le réseau tend à sensibiliser les populations locales sur les démarches responsables et la protection de la biodiversité. Les Fermes d’avenir transmettent leur savoir via du contenu en libre accès. La mise à disposition de nouveaux outils et produits testés in situ permet d’apporter une vision de terrain. Le financement participatif est également à l’honneur avec Blue Bees. La vente de la production en circuits courts est fortement encouragée, par la charte, car au minimum 80 % du chiffre d’affaires doit être effectué dans un rayon inférieur à 150 kilomètres.
Le lobby Fermes d’avenir
Avec la volonté ferme de se faire entendre des politiques, le réseau Fermes d’avenir lance un plaidoyer en leur direction. Il a pour optique de proposer des leviers d’action et des axes de réflexion afin d’entreprendre la transition écologique. Cet appel a permis d’identifier dix propositions de loi dans le domaine de l’emploi avec, par exemple, l’aiguillage des services civiques, côté éducation avec un enseignement obligatoire et transversal dans le cursus agronomique et les lycées agricoles. Dans le domaine du financement, le soutien aux innovations en agro-écologie est au programme avec, notamment, le lancement d’un plan d’investissement d’avenir agricole, ou encore, en favorisant la finance participative. Au niveau du foncier, l’association souhaite faire sanctuariser les terres agricoles et privilégier la transmission des fermes vers des projets en agriculture biologique. Pendant la campagne présidentielle de 2017, l’association a multiplié les rencontres avec les différents candidats dont Jean-Luc Mélenchon, candidat de la France Insoumise et Emmanuel Macron, candidat d’En Marche ! et président élu à l’issue du scrutin.
Un modèle à suivre
Le réseau Fermes d’avenir est impressionnant par la rapidité de sa progression et l’engouement de ses membres. Côté soutiens, le projet originel de la ferme de la Bourdaisière a été soutenu par Louis-Albert de Broglie, propriétaire du château de la Bourdaisière et de Deyrolle. En 2016, une collaboration sur le long terme s’est nouée avec le Groupe SOS afin de construire un monde plus juste. de nombreux partenariats avec de grandes entreprises dont Casino, Rustica, Jardiland, Clarins ont permis au réseau Fermes d’avenir de se développer sans entamer son indépendance. Du 15 juin au 17 septembre 2017, l’association entame un tour de France, en 30 étapes, pour promouvoir son modèle et rencontrer les fermiers acteurs de la transition écologique.
Article mis à jour le
Trophées Lesgoodnews
Cet article a été 2 mois le plus lu.
juillet 2017 – août 2017
Vous avez aimé ❤ cette bonne nouvelle ? Alors offrez-moi un café ☕ ... et grâce à vous 😉 Lesgoodnews reste indépendant.
Dans un autre registre, voyagez loin, loin, loin avec ma saga Markind. ✨🚀📕📘⭐
- Kolibri App : Une application innovante contre le harcèlement scolaire - 25 juin 2023
- OMIE & CIE, une marque engagée pour mieux consommer - 8 février 2023
- BipPop, la mobilisation numérique contre l’isolement - 3 décembre 2022