Le maraîchage social du réseau Cocagne
En France, le réseau Cocagne œuvre, via ses jardins, pour l’insertion sociale par le maraîchage biologique en circuit court.
Combattre l’exclusion, où qu’elle soit, en milieu rural ou urbain, tout en proposant des produits issus d’un maraîchage biologique, c’est le pari qui a été initié en 1991, dans le département du Doubs, à Chalezeule, par le premier jardin de Cocagne. En 2016, force est de constater que cette initiative avait de l’avenir. Car le réseau Cocagne compte plus de 126 structures, dont 108 jardins de Cocagne, et est devenu un des plus gros maraîchers d’agriculture biologique en circuit court de France. De fait, Jean-Guy Henckel, directeur national du réseau Cocagne, peut s’appuyer sur près de neuf cents salariés permanents, dont 70 contrats aidés, et plus de mille huit cents bénévoles pour gérer plus de quatre mille personnes en contrat d’insertion et plus de vingt mille familles d’adhérents et consommateurs. Notamment, ces dernières peuvent savourer jusqu’à une centaine de variétés de légumes de qualité et socialement responsables, via les paniers auxquels elles ont souscrit, et ce toute l’année.
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La culture de l’insertion
Le réseau Cocagne promeut l’insertion sociale par le retour au travail de chômeurs de longue durée, de personnes sans ou à très faibles revenus, sans domicile et toute autre personne exclue professionnellement. Ainsi, les chantiers d’insertion se réalisent au travers des différents jardins de Cocagne répartis en France. Une relation de confiance se noue progressivement entre les accompagnateurs et les personnes en difficulté. Par l’intermédiaire d’outils d’évaluation, communs à l’ensemble des jardins de Cocagne, les accompagnateurs valident le projet de la personne accompagnée par l’obtention d’une attestation de compétences. En parallèle, le réseau vise à professionnaliser et à former les équipes encadrantes. Ces actions permettent de rétablir du lien social avec les personnes en difficulté. En somme, les partenariats tissés avec des entreprises, la filière agricole et les collectivités locales permettent de renforcer l’impact de l’insertion via les jardins de Cocagne. Finalement, la moitié des personnes en difficulté retrouvent une stabilité soit par un contrat à durée indéterminée, soit par une formation.
Un essaimage efficace
Du chemin a été parcouru depuis 1991, année de création du premier jardin de Cocagne. En effet, le nombre de structures n’a cessé de croître au fil des années en passant à 20 jardins en 1996 à 50 en 1999 pour arriver à plus de 120 en 2016. En 1999, le réseau est fondé et obtient une envergure nationale. Via ce maillage territorial, les porteurs de projet de futurs jardins de Cocagne sont accompagnés et soutenus afin de pérenniser leur installation. Tous les deux ans, le forum national des jardins de Cocagne est l’occasion d’harmoniser le tout et de définir de nouveaux objectifs. De plus, le réseau Cocagne diffuse son savoir en mettant à disposition de la documentation, propose une aide au financement, fournit de l’assistance technique et offre son parrainage. Par ailleurs, les jardins de Cocagne s’exportent même au-delà des frontières françaises avec l’ouverture d’un premier chantier d’insertion, au Nord de Bucarest, en Roumanie.
Un réseau Cocagne ambitieux
L’impact de ce réseau est notable, car il est devenu une des plus importantes exploitations maraîchères biologiques de France avec 580 hectares cultivés en bio. En outre, le réseau se diversifie avec Fleurs de Cocagne, proposant des paniers de fleurs issues de l’agriculture biologique, Tables de Cocagne proposant l’insertion professionnelle via la restauration avec comme source la production maraîchère du réseau, Cocagne innovation au travers de systèmes légumiers à destination de la restauration collective et de la Maison Cocagne. Cette dernière doit, à l’horizon 2018, accueillir le site national du réseau Cocagne sur le site de Vauhallan, dans le département de l’Essonne, sur les terres acquises auprès des sœurs bénédictines de l’abbaye Saint-Louis du Temple. Sur plus de dix-huit hectares sera créé le jardin de Cocagne du Limon. Cet immense jardin sera dévolu en partie à la formation, à la recherche et au développement. De surcroît, les bâtiments jouxtant le jardin hébergeront un centre de formation et les équipes d’encadrement.
Une initiative exemplaire
Dans l’ensemble, ce réseau s’inscrit pleinement dans l’économie sociale et solidaire (ESS). Depuis 2014, Le réseau Cocagne développe également un outil de financement solidaire, Cocagne Investissement, afin de soutenir des projets à fort impact social et environnemental menés par les jardins. Il peut également s’appuyer sur plus de 20 000 familles adhérentes. Initialement soutenu, lors de la création des premiers jardins, par Dominique Voynet, alors ministre de l’Environnement, par la Fondation de France et par Carrefour Solidarité, le réseau compte, aujourd’hui, de nombreux partenaires publics et privés. De même, des actions en lien avec les jardins de Cocagne sont disponibles sur la plateforme collaborative Koom, déjà citée dans Lesgoodnews. Côté récompenses, le réseau Cocagne a remporté le concours la France s’engage en septembre 2016 et va bénéficier d’un accompagnement privilégié sur trois ans. En décembre 2016, le réseau a été récompensé lors des trophées du Fonds Social Européen (FSE) dans la catégorie développement durable. Le 6 septembre 2017, la première pierre de la maison Cocagne est posée. Dans le cadre des états généraux de l’alimentation de 2017, le réseau Cocagne propose d’atteindre un objectif de 100000 paniers solidaires. Celle-ci s’appuie sur le programme actuel de 30000 paniers solidaires permettant aux personnes à faible revenu de s’y abonner à prix réduit et de profiter d’une alimentation saine et responsable. Durant la crise sanitaire du coronavirus de 2020, le réseau Cocagne a mis en œuvre un dispositif spécifique pour amener des paniers solidaires aux plus démunis. Dans le cadre de cette action, elle a reçu le soutien de la Fondation de France.
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septembre 2016 – octobre 2016
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1 réponse
[…] dont Emmaüs, le conservatoire d’espaces naturels de Picardie ou encore le Réseau Cocagne (déjà cité dans lesgoodnews) ont pu bénéficier de l’action de la Scop. En outre, Ça Me Regarde […]